Bien qu’il n’y ait pas de spiritualité dans la Sophrologie, nous trouvons que cette histoire, qui raconte la rencontre de deux moines avec une jeune fille, illustre parfaitement un phénomène sur lequel nous travaillons régulièrement lors de nos séances.
« En s’apprêtant à traverser la rivière, deux moines Zen rencontrèrent une très belle jeune femme qui désirait aussi traverser, mais qui avait très peur.
Aussi l’un des moines la prit sur ses épaules et la porta jusqu’à l’autre rive.
Son camarade était furieux. S’il ne dit rien, il bouillonnait à l’intérieur car ce qu’avait fait l’autre moine était interdit !
Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme.
Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait aussi portée sur ses épaules.
Après de nombreux kilomètres, ils atteignirent le monastère. En franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit:
– Eh bien, je vais devoir parler de cette affaire au Maître et lui raconter ce que tu as fait. Car ce que tu as fait est interdit !
Le premier moine avait l’air surprit et demanda :
– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?
– As-tu tout oublié ? demanda le second. Tu as porté cette belle jeune femme sur tes épaules !
Le premier moine rit et répondit :
– Oui, je l’ai portée. Mais je l’ai laissée près de la rivière, à des kilomètres en arrière. Mais toi, es-tu encore en train de la porter ? »
Pour nous, cette histoire évoque ce dont nous avons du mal à faire preuve la plupart du temps dans notre quotidien : le lâcher-prise. Parfois la lecture d’un SMS sur l’écran de notre portable, parfois une phrase entendue, parfois simplement une interprétation de situation et nous emportons avec nous toutes les émotions désagréables qu’elles ont provoquées en nous. Et ce pour le restant de notre journée, le moment du coucher ou encore pour plusieurs jours…
Apprendre à lâcher-prise c’est vivre dans le présent. C’est garder son temps et son énergie pour ce qui compte vraiment pour nous.